Le dragage consiste en l’extraction de matières ou matériaux présents sur le fond d’un plan d’eau. Cette opération peut être réalisée dans plusieurs contextes et selon différents objectifs tels que le creusement de bassins ou chenaux dans le cadre du génie portuaire, l’entretien et le curage des cours d’eau menacés d’envasement et permettant le passage de navires, le remblaiement de terres ou de plages sur la mer, ou enfin l’extraction de granulats des fonds marins afin de les utiliser dans le domaine de la construction, du génie civil et du bâtiment.
Le dragage est effectué par des engins et des navires spécialisés, conçus et adaptés pour répondre à la nature de l’opération et au contexte environnemental dans lequel ils sont utilisés. Ce travail peut être statique ou mobile ; les matières extraites sont stockées à bord avant d’être évacuées. Elles sont ensuite conservées à terre dans des zones aménagées ou elles sont rejetées en mer, là aussi dans un territoire défini. En raison des possibles contaminations ou pollutions des matières par les métaux lourds ou les pesticides accumulés, selon les zones d’extraction, l’activité est régulièrement contrôlée, de même que la qualité des eaux. En France, un dragage peut ainsi conduire à une enquête publique et/ou une étude d’impact.
Cette technique se fait depuis la berge ou depuis un navire, dans les canaux, les chenaux, les estuaires, les fleuves, les lacs, les rivières ou en mer. Tous les types d’espaces naturels sont concernés, les questions de biodiversité et de respect des équilibres environnementaux étant primordiales.
Le dragage comprend plusieurs formes d’activités.
Le besoin constant d’agrandir ou d’approfondir les ports maritimes pour accueillir plus de navires et de plus importants volumes de marchandises nécessite des opérations de dragage spécifiques. En outre, les navires étant de plus en plus imposants, les chenaux d’accès doivent être élargis et approfondis pour faciliter leur navigation en toute sécurité. Il s’agit donc d’excaver les sols ou les alluvions sous l’eau, depuis la berge, depuis un navire ou depuis une barge spécialisée.
Il s’agit de l’extraction du sable en vue de constituer de nouvelles terres gagnées sur la mer. Si dans certaines régions du monde cela sert à la construction des bâtiments, cette opération permet également de reconstituer les plages dévastées par les tempêtes et menacées d’érosion, et de mieux protéger les terres voisines des risques d’inondations.
Le sable et le gravier, qui constituent les agrégats marins, sont utilisés pour la fabrication du béton. Ils sont extraits en pleine mer, à des profondeurs importantes, à raison de plusieurs dizaines de milliers de tonnes. L’extraction de calcaire permet quant à elle l’amendement agricole.
Les zones et installations portuaires étant souvent localisées au cœur des estuaires de fleuves ou de rivières, ou alors bien en amont, le va-et-vient des marées et les écoulements d’eaux fluviales charrient en permanence des sédiments qui se déposent sur les sols. Les rythmes sont variables mais le dépôt est constant et peut perturber la navigation. Ainsi, le dragage doit être réalisé régulièrement dans le cadre de l’entretien des chenaux et des bassins afin d’en maintenir la profondeur et de permettre aux navires de circuler sans entrave et en toute sécurité.
Après extraction, les matériaux dragués sont exploités selon leur nature et leur concentration en polluants. D’abord stockés, il convient en effet de connaître leur teneur en éléments dangereux (métaux lourds, hydrocarbures, tributylétain, munitions non explosées, etc.). Ainsi, selon les résultats d’analyse, les matériaux sont ensuite rejetés en mer, utilisés en remblais, stockés à terre ou encore traités à des fins futures, c’est que l’on appelle la valorisation des sédiments.
Pour classer les matériaux, la nomenclature des ICPE a établi une réglementation précise. Elle distingue les déchets inertes, les déchets non inertes non dangereux et les déchets dangereux. Selon leur classification, les sédiments prélevés peuvent subir un ou plusieurs traitements en vue de leur valorisation et de leur exploitation future.
Dans le cadre de la gestion des sédiments, les solutions de réemploi sont multiples :
Les sédiments marins tels que le sable peuvent être employés dans le domaine du bâtiment et de la construction.
Dans le cadre des opérations de dragage, les travaux peuvent être effectués par des engins spécialisés ou des navires, selon l’environnement et la nature des tâches. Plusieurs matériels peuvent être utilisés.
Les dragues hydrauliques remontent les sédiments à bord au moyen d’une élinde, un gros aspirateur relié à une pompe centrifuge. Les matières sont ainsi diluées pour faciliter leur aspiration :
Les dragues mécaniques conviennent à des opérations de précision, dans des espaces plus réduits :
Dans certaines régions agricoles ou industrielles, l’opération de dragage constitue une forme de pollution plus importante que l’absence d’action. Les boues retirées contiennent en effet des polluants tels que les métaux lourds ou les pesticides ; une fois remuées, elles libèrent et dispersent ces sédiments volatils. Les substances toxiques provisoirement piégées dans le compartiment sédimentaire sont alors transportées et polluent les eaux en diffusant leurs toxines. Ainsi, pour pallier le phénomène, les sédiments pollués sont dépollués ou stockés à terre.